#9 – Parler de l’«après» déjà ? Alors que la question du présent est celle du deuil et des funérailles auxquelles on ne peut assister. Quand la mort se fait fugitive… Les chrysanthèmes de Proust

1er avril 2020

Lire Proust au temps du coronavirus #9 -1er avril 2020

Au cours du deuxième week-end de vie sans vie, on se pose une question : convient-il de  parler déjà de l’après? Est-il opportun de parler de l’après ? Libération de ce deuxième week-end de vie sans vie titre Penser l’après, mais n’est-ce pas prématuré alors même que la vague arrive et nous submerge et que cela va durer au moins une dizaine de jours, voire plus ? Parler de l’après maintenant déjà alors qu’on est au pic de la crise, alors qu’on est au creux de la vague ?  N’est-ce pas s’empêcher de voir et mettre un voile sur le présent ? Et le changement souhaité, ardemment désiré, le changement nécessaire ne viendra-t-il pas plutôt du fait de s’arrêter et de séjourner un temps suffisant au chevet de ce qui nous arrive? « Nous devons aujourd’hui accepter de nous laisser traverser par l’inquiétude, la tristesse ou le chagrin»,  écrit la psychanalyste et philosophe Hélène L’Heuillet dans Libération au cours de ce deuxième week-end de vie sans vie. 

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#8 – Deuxième week-end de vie sans vie. Retour vers l’intérieur, la maison et le jardin que l’on n’a pourtant pas quittés. Comment s’en sortir sans sortir ?

29 mars 2020

Lire Proust au temps du coronavirus #8 – 29 mars 2020

En ce début du deuxième week-end de vie sans vie du confinement, on revient aux premiers textes écrits il y a à peine huit jours. Au projet qui n’était pas un projet puisque rien n’en était formulé. En ce début du deuxième week-end de vie sans vie, on décide de prendre le temps. Prendre le temps ? Mais n’a-t-on pas tout le temps depuis le début du confinement ? Et n’aura-t-on pas encore tout le temps pendant plusieurs semaines ? 

Vertige du temps. 

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#7 – La vague monte, la vague arrive, la vague est là. A présent on travaille dans la sueur et dans les larmes

27 mars 2020

Lire Proust au temps du coronavirus #7 – 27 mars 2020

Au bout de la première semaine de vie sans vie du confinement, on s’était dit qu’on n’allait quand même pas déjà compter les jours. Au bout de la deuxième semaine de vie sans vie, on ne sait plus très bien ce qu’il en est du temps, car les jours ressemblent aux jours, les jours se superposent aux jours, et de plus en plus on se met à compter les morts. 365 morts en une journée en France hier. 365 morts ! On se souvient de l’effroi éprouvé il y a quelques jours à peine, à l’annonce des 475 morts en Italie. Au bout de la deuxième semaine de vie sans vie du confinement, on ne sait pas si on va pouvoir continuer à écrire.

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#6 – Au deuxième jour de la deuxième semaine de vie sans vie, on meurt seul. On meurt abandonné et seule une personne de la famille est autorisée à voir le corps du défunt

25 mars 2020

Lire Proust au temps du coronavirus #6 – 25 mars 2020

Marcel Proust, A l’ombre des jeunes-filles en fleurs, histoire d’un confinement ?

On se souvient, de santé fragile depuis l’enfance, Proust souffrait d’asthme et il était sujet aux crises d’étouffement. Il étouffe à neuf ans pour la première fois alors qu’il rentre d’une promenade au Bois de Boulogne avec ses parents. A partir de 1906 – 1907, il vécut confiné, ne quittant sa chambre qu’aux petites heures de l’aube pour aller dîner au Ritz, et consacrant tout son temps à l’écriture de La Recherche. En octobre 1922, il est contaminé par la grippe et il meurt le 18 novembre de cette même année.

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#5 – Début de la deuxième semaine de vie sans vie: soyons humbles car la vague arrive

24 mars 2020

Lire Proust au temps du Coronavirus #5 – 24 mars 2020

Il faut faire preuve d’humilité, énonce un éminent infectiologue qui n’est pas de Marseille à la différence du savant fou, du génial fada Didier Raoult, à propos de l’affaire de la chloroquine qui occupe les écrans et les ondes en ce début de la deuxième semaine de vie sans vie. 

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#3 – Premier week-end de confinement

22 mars 2020

Lire Proust au temps du coronavirus #3 – 22 mars 2020

 A l’ombre des jeunes-filles en fleurs, M de Norpois, encore lui : «Dans un temps comme le nôtre où la complexité croissante de la vie laisse à peine le temps de lire, où la carte de l’Europe a subi des remaniements profonds et est à la veille de subir de plus grands encore peut-être, où tant de problèmes menaçants et nouveaux se posent partout, vous m’accorderez qu’on a le droit de demander à un écrivain d’être autre chose qu’un bel esprit… A notre époque il y a des tâches plus urgentes que d’agencer des mots de façon harmonieuse.»

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#4 – Deuxième jour du premier week-end de la vie sans vie du confinement. On a froid, on ne sort pas, la marée monte

22 mars 2020

Lire Proust au temps du coronavirus #4 – 22 mars 2020

Ce deuxième jour du premier week-end de la vie sans vie du confinement, on ne sort pas. Ce deuxième jour du premier week-end de la vie sans vie, on a froid, en dépit du soleil printanier qui illumine le jardin provençal.

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#2 – Mais on ne va quand même pas déjà compter les jours?

21 mars 2020

Lire Proust au temps du coronavirus #2 – 21 mars 2020

Au milieu de la nuit de ce jour où l’on se dit que l’on ne va quand même pas déjà compter les jours, on lit la première chronique d’Eric Chevillard dans Le Monde, et on se dit que le quotidien français ne pouvait choisir meilleur auteur. Car qui d’autre si ce n’est Eric Chevillard est susceptible de nous faire voyager aux confins du confinement ? Et cela commence plutôt  bien dans ce premier Sine die :  «On ne sort plus, quel voyage ! » Marcher, déambuler dans la maison, parcourir un couloir jusqu’au bout, grimper sur les meubles ou les tentures, et puis surtout relire Xavier de Maistre, « Voyage autour de ma chambre.»

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#1- Chaque jour après ce premier jour

20 mars 2020

Lire Proust au temps du coronavirus #1 – 20 mars 2020

Avant ce premier jour, il y eut une joie étrange, même pas indécente, à l’idée qu’on allait être confinés. On avait contourné le mot, on l’avait détourné. On avait pensé à Une chambre à soi de Virginia Woolf et au vieux, au très sage Voltaire, enfin, on allait pouvoir cultiver son jardin ! Car à Marseille, on a un jardin, un joli jardin provençal qui descend en restanques, un citronnier couvert de citrons en hiver et un olivier empli d’une myriade d’olives en automne. Et justement ce jour d’avant le premier jour, le jardinier était passé. Il avait élagué l’olivier, et l’arbre était tel qu’il doit être mi-mars : une hirondelle peut voler à travers son feuillage clairsemé.

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