6 décembre 2020
«Connaissez-vous cet état où l’on rêve, en sachant qu’on est en train de rêver, et où l’on tente de se réveiller sans y parvenir ?» demande Hans Castorp à Settembrini au début du roman.
C’est lors de la séance de radiographie dans le laboratoire du sous-sol du sanatorium que Hans prend conscience de son être-pour-la-mort : « Il vit l’intérieur de sa propre tombe, il vit l’œuvre future de la putréfaction (…) ; la chair qu’il habitait, il la vit décomposée, annihilée, évaporée en une vaine nébuleuse.» Et la scène étrange de la vision de l’intérieur du corps s’achève par cette phrase : « La fosse analytique qu’il avait vue béante, s’était refermée.» De la « fosse analytique », il est bien souvent question dans La Montagne magique, et le roman est à la fois proche et distant de la pensée psychanalytique. C’est peut-être une des raisons (inconscientes) de l’intérêt éprouvé pour ce roman au temps de l’adolescence.
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